Grande première en France, un cybersquatteur est démasqué et mis en demeure par NFT

Grande première en France, un cybersquatteur est démasqué et mis en demeure par NFT

La maison de vente aux enchères Boischaut annonce avoir mis en demeure un cybersquatteur du Web3 via un NFT envoyé directement sur le portefeuille de l’individu, sans possibilité pour celui-ci de le supprimer. Ce dernier avait réclamé de l’argent via X (Twitter) pour restituer le nom de domaine boischaut.eth. Ainsi marqué et son anonymat ayant pu être levé par ailleurs, il est mis en demeure de restituer ce nom de domaine sous peine de poursuites civiles et pénales.

Le Web3, le nouveau paradigme d’Internet axé sur la décentralisation et la blockchain, continue de faire parler de lui, notamment à travers de nombreuses affaires de fraudes, de faillites frauduleuses, d’escroqueries et de plagiat.

Plus récemment, une technologie pour désigner simplement les cryptoactifs, appelée ENS (Ethereum Name Service) — l’analogue d’une marque pour désigner un produit ou un nom de domaine pour adresser un site Internet, a vu naître des vocations de cybersquatteurs. Ainsi, le bien nommé « ENS2late » — comprendre « trop tard, on a pris votre ENS », a réservé des noms de marques notoires dans tous les secteurs (la liste peut être consultée ici : https://opensea.io/ens2late/activity) :

  • média : ouest-france.eth, madamefigaro.eth, lacentrale.eth et purepeople.eth
  • immobilier : guyhoquet.eth, iadfrance.eth, vinciimmobilier.eth et eraimmobilier.eth
  • transport & logistique : mondialrelay.eth et sncf-connect.eth,
  • commerce en ligne : bazarchic.eth, opticalcenter.eth, fnacspectacles.eth, intercaves.eth et prixtel.eth
  • voyage : voyageprive.eth, hotelsbarriere.eth, martinezhotel.eth, carltoncannes.eth et giardinohotels.eth

Dans le domaine des ventes aux enchères réglementées, la maison de vente Boischaut, connue pour être la principale maison de vente opérant des ventes de NFTs en France, a également été cybersquattée par le même individu, qui a réservé boischaut.eth pour proposer benoîtement via le compte de la société Boischaut sur X (Twitter) « son acquisition avant de le mettre en vente sur le marché secondaire ».

Manque de chance, la maison de vente Boischaut est une des références en matière d’incorporels, en animant le marché des enchères (vidéo) mais également en organisant la principale conférence d’experts dans le domaine.

 L’affaire est donc rondement menée :

  1. Jordan Tarlet, d’Enephtys commence par traquer les opérations du cybersquatteur sur la Blockchain et vérifier qu’il a bien interagi avec une plateforme qui collecte les données personnelles, permettant ainsi de lever son anonymat ;
  2. Un constat Internet est immédiatement demandé à l’étude LSL Commissaires de justice ;
  3. Une mise en demeure est produite par Maître Matthieu Quiniou, l’avocat le plus en vue dans le domaine du droit des nouvelles technologies, notamment Blockchain et IA ;
  4. L’ensemble est incorporé dans un NFT d’un type un peu particulier, puisque le destinataire de ce NFT ne peut ni le supprimer ni le déplacer. Ce « smart contract » sur mesure a été conçu et implémenté par Julien Béranger, développeur spécialisé.

Cette mise en demeure au format NFT peut être visualisée avec le lien suivant : https://opensea.io/assets/optimism/0x5aedddfbfbaa773fdd3c51580fb4ac84f4ffdd73/1

En dessous de l’image se trouve la description textuelle, qui contient à la fin un lien vers la mise en demeure et un lien vers le constat Internet.

Communiqué de Boischaut